Serge Quadruppani

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Zone sensible

mercredi 12 décembre 2007, par Serge Quadruppani

Cette nouvelle fait partie d’un recueil publié le 15 mars dernier aux éditions Privé, et intitulé "La France d’après". 17 auteurs tentaient d’y imaginer la France après l’élection de Nicolas Sarkozy. En la relisant aujourd’hui, quand je vois que j’avais fait de Kouchner le ministre de l’intérieur du Napoléon du Medef et de "Ni putes ni soumises" les gardiennes du Mur séparant les cités populaires du reste de la ville, je constate que je m’étais seulement trompé de portefeuille pour le French Doctor bushiste et que je ne m’étais pas mépris sur le destin de Fadela Amara.

La fiction sait parfois, aussi bien que la théorie, voir venir les ricanements sur le visage du futur.

Une version italienne abrégée a été publiée par l’"Unità".


Quand je suis sorti à l’air libre, en haut des marches de la station Jourdain, Paris, XXe, je n’étais déjà pas d’excellente humeur. Chez Inforap, on avait passé la journée avec un spécialiste de développement personnel censé nous enseigner « une technique du cri primal enrichie de savoir chamanique ». Le type intervenait dans le cadre d’un stage obligatoire, partie intégrante des « mesures d’accompagnement » de la délocalisation de l’entreprise à Shenzen, Chine méridionale. Les « mesures d’accompagnement », ça fait partie du volet social du programme de notre nouveau gouvernement, qui est déterminé à « remettre la France au travail », en supprimant ces indemnités chômages dont on sait qu’elles engendrent « une mentalité d’assistés ». En pratique, avant de nous licencier, l’entreprise est obligée de nous occuper pendant trois mois à diverses singeries censées nous aider à « maximiser nos capacités entreprenariales ». Et nous, si nous voulons toucher notre salaire jusqu’au moment d’être balancés en bas de l’échelle, dans l’armée de réserve des travailleurs pauvres, nous devons nous mettre debout sur des chaises, hurler à pleins poumons, révéler notre moi profond, ce genre de choses. (Je m’aperçois que j’ai mis beaucoup de mots entre guillemets : c’est que je manifeste encore « l’esprit négatif de la France qui perd » en n’adhérant pas pleinement aux formules imaginées par des spécialistes en communication pour aider le citoyen lambda à être toujours plus interactif. L’absence de guillemets dans la dernière partie de la phrase précédente montre que, tout de même, je fais des progrès.)

Mais si j’étais de mauvaise humeur en sortant de la station Jourdain, Paris, XXe, c’était aussi parce que je venais de lire dans le quotidien gratuit du soir, propriété d’un marchand d’armes, la même information que dans le quotidien gratuit du matin, propriété d’un banquier : mon quartier vient d’être déclaré zone sensible. Sans doute parce qu’une microdose d’insolence fait partie du cahier des charges publicitaire, les journalistes ont demandé une libre opinion là-dessus à un de ces bouffons qui se prévalent encore du titre délicieusement désuet d’« écrivain ». Il s’appelle Antoine Gandolfo et il habite dans mon immeuble. Dans la feuille, entre une réclame d’Ipod et une autre de véhicule tout terrain de luxe, son articulet, plein des jérémiades auxquelles on peut s’attendre de la part de ce genre de personnage, contenait tout de même une idée à creuser. Il remarquait que l’usage intempérant du mot « sensible » appliqué à tout ce qui est considéré comme complexe, difficile, dangereux, participe « d’un esprit du temps qui ne connaît plus, dans sa relation au monde et à l’histoire, que la sensiblerie et le sensationnalisme, symptômes l’un et l’autre d’un épaississement de la sensibilité humaine sous l’effet de la multiplication des secousses, des thrills. »

Dommage que le propos fût assorti de considérations complètement à côté de la plaque, sur l’influence de l’anglais. Gandolfo, qui se disait aussi traducteur, avait l’air d’ignorer que « sensible », en anglais, ça n’a pas du tout le sens qu’on donne aujourd’hui à ce mot en français, ça veut juste dire « sensé ». Et ce qui était très sensé, présentement, c’était de redouter une chute du prix du mètre carré dans mon immeuble, avec ce classement du quartier en zone sensible. Juste au moment où je prévoyais de vendre mon appartement pour m’installer à la campagne, dans un coin du Périgord que j’ai repéré, où la vie rurale suit son cours paisible, avec ses hypermarchés qui proposent un rayon de produits locaux, avec ses chasseurs qui tuent les chats des néo-ruraux, avec ses paysans qui fourrent des tuyaux dans la gorge des canards en attendant de vendre leur fermette à des retraités d’Europe du Nord.

Ce Gandolfo, il s’était déjà distingué à la dernière réunion de copropriété quand avait été mise aux voix la huitième proposition, que tout le monde considérait d’avance comme acquise à l’unanimité. « Autoriser la police à intervenir dans toutes les parties communes de l’immeuble, de jour comme de nuit ». Gandolfo avait voté contre. Le syndic, un jeune homme bien mis, s’était déclaré stupéfait : c’était la première fois qu’il voyait quelqu’un s’opposer à cette mesure de bon sens. Un des nouveaux co-propriétaires, un vidéaste trentenaire blond à queue de cheval qui avait racheté à prix d’or une des cahutes pourries de l’arrière-cour pour en faire une raffinée demeure d’architecte, s’était penché vers l’écrivain et lui avait murmuré : « T’as raison, tu sais, moi non plus j’aime pas les flics, mais tu comprends, j’ai une petite fille… ».

Moi, j’avais ricané et j’avais pensé que, si je votais pour, comme tout le monde à l’exception de Gandolfo, c’était au moins en pleine conscience de l’objectif : pas pour repousser l’assaut de quelques draculas pédophiles et autres dealers tous droits sortis d’un roman de Jonquet, mais bien pour éviter que des gamins de la cité voisine encombrent nos couloirs et nos escaliers, avec leur oisiveté mère de tous les vices, leur hargneuse et bruyante jeunesse si incongrue dans une société de pré-retraités de tous âges, leur langage incompréhensible et la fumée de leur shit polluant notre monde non-fumeur. Bref, il fallait éviter que des plus pauvres que nous, pas plus sympathiques ni plus malins que nous, viennent nous encombrer, et peser de tout le poids de leur pauvreté sur le prix du mètre carré. Il fallait éviter ça, même si, de temps à autre, on devait sentir la trace lacrymogène du passage des Brigades anti-criminalité dans l’immeuble.

J’avais pensé à tout cela et conclu que j’étais suffisamment perdant et que je n’avais pas envie de défendre plus perdant que moi. D’autant que j’espérais gagner bientôt, si j’arrivais à lancer ma petite entreprise périgourdine : grâce au réchauffement de l’atmosphère, je comptais produire bientôt les premiers fruits exotiques de cette région, nouvelle filière qui remplacerait tôt ou tard, j’en étais sûr, une filière foie gras destinée à céder sous la pression des défenseurs des animaux et des lobbies hygiénistes partisans d’une alimentation saine. Il y avait là un créneau à prendre, et je n’y mettais pas des guillemets.

Maintenant, je descends la rue du Jourdain, et mon humeur déjà mauvaise ne risque pas de s’améliorer. Les yeux me piquent. Pas à cause du spectacle des tentes de couleur vive alignées sur les trottoirs depuis quelque jour. Cette nouvelle action des Enfants de Sancho Pança, dissidence d’une organisation humanitaire désormais associée au pouvoir, n’attire aucune caméra. Après que quelques initiateurs du premier campement de SDF sur le Canal Saint Martin eurent compris la nécessité d’être réalistes et d’accepter de mouiller la chemise derrière un bureau de ministère, et alors que les promesses de logement pour tous se heurtaient aux durs principes économiques, les campings se sont succédés en suivant une courbe décroissante de médiatisation, à l’image de ce qui s’est passé dans la décennie précédente, avec les occupations d’églises par les sans-papiers. Le bidonville de toile de la rue du Jourdain n’a donc rien de sensationnel, et il ne provoque aucun remue-ménage dans la sensiblerie connectée. Tout au plus les corps défaits et mal vêtus, les gueux avec et sans diplômes qui dorment sous ces toiles, peuvent-ils compter, pour durer un peu, sur la patience compassionnelle des habitants du quartier, où subsiste bizarrement une forte tradition catholique. Donc, tandis que je me rapproche de mon domicile fixe de la Place des Grandes Rigoles, ce n’est pas ce énième visage de la misère qui me procure ce picotement aux yeux, mais bien quelque chose dans l’air. Pourtant, ça ne sent pas la lacrymo ni les gaz au poivre, ni la bagnole brûlée, comme ce jour où la bande de la place des Fêtes avait affronté celle de la cité de la rue Lemaître après un reportage dans le 13h, durant lequel un gamin masqué avait déclaré que dans sa cité à lui, ils avaient brûlé plus de bus que dans la cité voisine, où c’était tous des bouffons et d’ailleurs, si ça leur plaisait pas d’être traités, qu’ils viennent rue du Jourdain le soir-même. Après quoi les caméras s’étaient déplacées au lieu de rendez-vous, et le French doctor, ancien gouverneur du Kosovo, qui, à la surprise générale, avait été récemment nommé ministre de l’Intérieur, avait annoncé le déploiement des nouvelles unités anti-émeutes, et il y avait eu de belles images, pleines d’action et de rebondissement, sur les écrans. Aucun journal n’avait publié l’appel signé par quelques extrêmites comme Gandolfo, qui dénonçaient dans l’interview qui avait mis le feu au poudre « une provocation montée par des services dépendant directement du Président dans le but de détourner l’attention du public de l’aggravation de la précarité consécutive aux nouvelles lois détruisant ce qui restait des droits sociaux. » Une fois de plus, avec leurs théories complotistes, mon voisin écrivain et ses copains gauchistes, étaient encore à côté de la plaque. En fait, un gosse vantard heureux de passer à la télé et de se moquer de la bande adverse, ça se trouve partout, et pas seulement dans les cités. L’interview du gamin n’avait rien de bidon : je le sais, c’est moi qui l’ai organisée, à la demande d’un journal télévisé qui voulait mettre un peu de piment dans la soupe tiède de l’actualité d’alors. Car tel est – était – mon travail chez Inforap : je suis créateur d’événements. Lié par un contrat de confidentialité, je n’ai pas le droit de donner des précisions sur nos techniques et nos missions précises. Disons seulement qu’avec l’aide de simulations informatiques, nous tentons de maîtriser les évolutions sociales susceptibles de poser des problèmes à la puissance publique ou de remettre en cause la paix sociale. Nous avons aussi chez nous des prévisionnistes, mais cet après-midi, ils ont dû se sentir un peu seuls, sous les regards noirs que les autres employés leur lançaient, tandis que, debout sur leurs chaises, ils tentaient de pousser un cri exprimant leur moi profond. Car nos prévisionnistes n’avaient pas prévu que des chercheurs chinois seraient bientôt en mesure d’égaler nos performances tout en acceptant des salaires bien moindres. En revanche, ce qu’ils avaient prophétisé pour l’affrontement de la rue du Jourdain s’est bel et bien réalisé. Le quartier est pacifié. Autorisé par un codicille que le Président a ajouté à cette loi Sécurité et Liberté qu’avait en son temps fait voter la gauche, le recours à des témoins masqués accompagnant la police dans les cités, a permis d’arrêter à peu près tous les émeutiers. La plupart d’entre eux ont évité la promiscuité criminogène des prisons en acceptant de participer à des chantiers de reconstruction encadrés par l’armée, au Darfour ou ailleurs. On dit que les taux de pertes humaines y sont de 15%, mais ce sont des rumeurs sur Internet. Aucun journaliste sérieux ne songerait à faire état de ces bruits, la plupart soutenant qu’ils font la preuve de leur professionnalisme en évitant de répandre des rumeurs invérifiables, d’autres, une minorité aigrie, laissent entendre dans les conversations privées que les amitiés affichées du Président avec les patrons des grands groupes médiatiques suffisent à imposer une autocensure générale. Au fur et à mesure que j’avance, l’odeur se fait plus forte. Je l’identifie. Bizarre. Ça sent le désinfectant. Il y a beaucoup de monde devant chez moi, sur la place des Grandes Rigoles. Sur le seuil de sa pizzeria, son regard filtrant derrière ses paupières épaisses, les bras croisés sur son large torse, Freddy observe le va et vient de techniciens autour d’un long camion portant le sigle d’une télévision publique garé à quelques mètres. Les câbles qui partent du camion rejoignent, sous les marronniers, un attroupement de curieux qui me cache les raisons de cette agitation. — Qu’est-ce qui se passe ? Il hausse les épaules, m’explique : — Une émission retransmise en direct à la télé et à la radio, pour l’inauguration du Mur. — Le Mur ? Ah oui. L’appellation officielle est « barrière de sécurisation ». Cela fait partie des équipements auxquels ont droit les zones déclarées sensibles. Il s’agit d’une enceinte élevée autour des cités considérées comme les plus dangereuses pour la paix du voisinage. L’intérieur de l’enceinte est appelé « îlot réservé » et sa gestion est sous-traitée, moyennant d’importants apports de fond, à des intervenants sociaux, en général des imams qui ont fait la preuve de leur attachement aux valeurs fondamentales de la République. Ici, le Mur qui barre la rue des Rigoles délimite un îlot dont la gestion a été confiée, une fois n’est pas coutume, à une organisation laïque, dont le siège est justement située à l’emplacement du portail d’accès. Les défenderesses des droits de la femme qui animent l’association ont promis une expérience pilote susceptible de faire disparaître sans violence inutile toute trace d’incivilités. Je demande : — Vous ne trouvez pas que ça sent drôle ? Freddie hausse derechef les épaules (c’est son attitude devant la vie, ou ce qu’on appelle ainsi, me semble-t-il, désormais : il hausse). — Cette odeur de désinfectant ? Il paraît que c’est sur toute la France, ce soir. On sait pas ce que c’est. Peut-être de la pollution ?

A la porte de mon immeuble, comme je m’apprête à taper le digicode du jour (j’ai reçu, ce matin comme tous les matins, cette suite de chiffres sur mon portable, innovation dont le syndic est très fier), un grand Noir en uniforme noir s’interpose :

— Vous avez des papiers ?

— Des papiers ?

— Oui, des papiers, vous comprenez pas le français ? Des papiers d’identité.

— Mais pour quoi faire ? Vous êtes qui, vous, pour me demander mes papiers ?

— Vous savez lire ? répond-il en soulignant de son gros doigt la bande de tissu qui lui barre la poitrine et sur laquelle est écrit « Sécurité ».

Je n’ai pas envie de discuter, je sors ma carte d’identité et la lui tends. Il y jette un coup d’œil, a un grand sourire et l’air de se foutre de ma gueule.

— Ah, fait-il, vous habitez ici ? Mais il fallait le dire. Bonsoir, monsieur.

Je soupire, contourne le gaillard rigolard, pousse la porte ouverte par le digicode, sors les clés qui permettent d’ouvrir la deuxième porte à barreaux, tout en fixant bien la caméra à reconnaissance automatique, déverrouille la seconde porte, avance dans le couloir, colle mon œil à la cellule de contrôle des iris, glisse le doigt dans l’appareil de lecture des empreintes digitales, plaque mon badge sur la porte de l’escalier, attaque enfin les marches branlantes.

De mon troisième étage, j’ai une vue plongeante sur l’estrade où a lieu le débat radiotélévisé. Je reconnais sans mal les intervenants. Il y a là un philosophe que préoccupent la décadence de l’époque et la couleur de la peau des joueurs de foot ; le maire d’une grande ville du sud de la France, qui partage ses préoccupations ; un rappeur devenu admirateur éperdu du Président ; une députée de la majorité qui veut soigner les homosexuels ; une académicienne qu’inquiète la polygamie : on peut compter sur ces gens-là pour « s’attaquer avec courage au politiquement correct », c’est-à-dire reprendre le discours du gouvernement. Le rôle du diable sera tenu comme il convient par un type qui vient de monter sur la scène sous les sifflets et les applaudissements : un comique noir antisémite. Pas besoin d’allumer la radio ou la télé, je sais d’avance le contenu des échanges, je peux deviner les bons gros mots du maire, la logorrhée satisfaite et la diction soignée du philosophe, les borborygmes du rappeur, le n’importe quoi asséné avec autorité de l’académicienne, les envolées de catholicisme lyrique de la députée et les sombres imbécillités du comique. Je prends une douche. L’eau sent le désinfectant.

Plus tard, l’émission est finie, la place désertée et le camion parti. Je suis allé faire quelques courses à Boboprix pour me nourrir et, en rentrant, devant la porte de l’immeuble, je tombe sur Gandolfo, une petite mallette à la main. Sur son visage, je lis la trace de nuits blanches, de l’abus d’alcool et de drogues licites ou non. Avant que j’aie pu le saluer, il est déjà lancé :

— Je m’en vais. J’abandonne cet immeuble, je vais vivre là-bas, en face, de l’autre côté, précise-t-il en me montrant le Mur dont la silhouette, à cette heure, émerge seule de la nuit, nimbée de la lueur jaune des projecteurs. Je suis obligé de partir, de toute façon, je n’arrive plus à faire face aux frais de copropriétés, avec tous ces systèmes de sécurité, un nouveau chaque mois, j’y arrive pas et puis j’ai du mal avec mes bouquins, qui est-ce qui lit des livres aujourd’hui, le dernier truc qu’on m’a commandé, c’est une nouvelle pour un livre contre le Président, encore si ça avait été publié avant qu’il soit élu, ça aurait eu un sens, mais maintenant c’est juste un truc pour s’attirer des ennuis et en plus une nouvelle contre le Président, je trouve que c’est très difficile à faire au fond, je vais pas m’attaquer à une personne en particulier, les hommes politiques sont des clones interchangeables, rien à foutre, ce qu’il faudrait, c’est parler de tout ça…

Il a un grand geste exalté qui englobe la place vide, le campement de la rue du Jourdain et les fenêtres derrière lesquelles à cette heure les bobos du quartier regardent en paix leurs écrans avant de retourner demain crier debout sur des chaises, et aussi la barrière au-delà de laquelle l’ilôt sécurisé marine dans ses peurs et ses rages.

—…tout ça, il faudrait parler de tout ça, parce que c’est tout ça qui a fabriqué le Président. Pas le contraire…

Puis il me tourne le dos sans rien ajouter et s’éloigne en direction du Mur.

Devant le portail électrifié, il parlemente un moment avec une des gardiennes, ouvre sa malette, elle la fouille, et quelques minutes plus tard, il a disparu.

Je reste un moment à observer le Mur. Puis je renifle encore.

Ça sent de plus en plus le désinfectant.


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